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Saint Jean-Marie Vianney (1786-1859)

Par 7

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Le 1 août 2023

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© Alban de Châteauvieux

u Fêté le 4 août u

Jean-Marie Vianney est né en 1786, à Dardilly, près de Lyon, dans une famille de paysans aisés. Il vit son enfance dans une Révolution hostile à la religion.
À la ferme familiale, on cache les prêtres contraints à la clandestinité. Le petit Jean-Marie apprend aussi la charité : chez Mathieu Vianney, on ne laisse pas un pauvre sans pommes de terre, un bon feu ni de quoi dormir. Une leçon pour la vie entière. En 1806, il a 20 ans et commence son célèbre et long chemin vers le sacerdoce. Le soutien de cette dure décennie est le curé d’Écully, l’abbé Balley, un prêtre saint et cultivé. Il a discerné la qualité de cœur de ce jeune paysan, peu doué pour l’étude, mais plein de Dieu. C’est lui qui lui donne les rudiments de latin puis défend son élève lorsqu’il est renvoyé du séminaire Saint-Irénée de Lyon, en 1814, pour inaptitude à la théologie ! Il croit en Jean-Marie, et une fois prêtre, le 13 août 1815, il l’accueille comme vicaire près de lui. Sans l’abbé Balley, il n’y aurait pas eu de curé d’Ars.

Jean-Marie est nommé à Ars en 1817. Cette petite paroisse de la Dombes n’est guère fervente, « la danse et les cabarets » attirent plus que la communion dominicale. Le curé d’Ars se met au travail. Prédication, sacrements, écoles. Mais ce prêtre ardent a demandé à Dieu de connaître sa misère, et il a été exaucé. Il en restera accablé. Ses quarante années de magnifique apostolat à Ars sont marquées par des crises de désespoir, il ne se croit pas à la hauteur de son ministère. Il se voit damné. À trois reprises (1840, 1843, 1853), il veut s’enfuir d’Ars, on le rattrape. Pourtant, il aime tant ses paroissiens…

La vérité, c’est qu’il est affolé par le succès de son ministère, quand il se sait pécheur lui-même et ignorant. À partir de 1830, sa réputation grandit incroyablement, trente mille pèlerins par an, bientôt quatre cents pénitents par jour. On le dit rigoriste, mais les foules viennent l’écouter.
Et dès 1 heure du matin, quand il se rend à l’église, les pénitents l’attendent déjà. Un jour, l’affluence est telle à se presser dans l’église qu’elle emporte le confessionnal, avec le curé dedans ! Jean-Marie Vianney paye fort cher son combat avec le Malin. Depuis 1823, les attaques du démon ne lui laissent pas de repos, avec le tintamarre infernal qui l’accompagne partout. Mais le curé d’Ars est doux, souvent plein d’humour, au témoignage de ceux qui l’ont fréquenté. Vrai panier percé – les pèlerins d’Ars sont généreux –, il distribue toujours tout aux pauvres ! On lui ferme ses propres placards à clé pour éviter qu’il donne ses chemises. On l’invite à dîner, il se lève de table, sort et emporte le plat pour nourrir les affamés des rues.

Les jeûnes sévères, les pénitences effroyables, le manque de sommeil et de nourriture entament sa résistance. Il a beau dire : « J’ai un bon cadavre, je suis dur », il est fatigué. Sa prédication témoigne de son propre désir du repos du ciel : « Nous serons perdus dans cet océan d’amour divin, anéantis dans cette immense charité du cœur de Jésus. » Il meurt le 4 août 1859. Canonisé par Pie XI en 1925, il devient, en 1929, le saint patron de tous les curés du monde. n

À l’écoute de Jean-Marie Vianney

Je n’ai pas de peine à me persuader que ce n’est pas moi qui fais tout cela. Je suis un pauvre ignorant. J’ai gardé les moutons. Si ces gens-là me connaissaient, ils ne me feraient pas tant de compliments. Un jour, j’ai reçu une lettre où on me regardait comme un saint, et en même temps je reçus une lettre de sottises. Si j’avais cru à la première, j’aurais eu l’orgueil. La seconde m’aurait désespéré. Il ne faut faire attention ni à l’une ni à l’autre. On est ce qu’on est aux yeux de Dieu. Un jour un monsieur vint me voir et me dit avec un air tout déconcerté : « C’est donc vous qui êtes le curé d’Ars ? – Oui », dis-je. J’ai bien compris ce qu’il voulait dire !

(Rapporté par Catherine Lassagne,
Le Curé d’Ars au quotidien, p. 119 s.)

(Le père Dominique-Marie Dauzet est religieux prémontré de l’abbaye de Mondaye (Calvados). Prêtre, théologien et historien des religions, il est notamment l’auteur de plusieurs vies de saints et d’ouvrages d’histoire de la spiritualité.

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Le Christ à la mer de Galilée, Circle of Jacopo Tintoretto (Probably Lambert Sustris), Anonymous Artist - Venetian, 1518 or 1519 - 1594. © National Gallery of Art, New-York